Il s’agit d’oeuvres réalisées dans la première partie de la carrière de l’artiste, au cours et à la suite de sa période de formation académique, avant que Mathilde Delattre ne soit subjuguée par la captation artistique des fleurs à laquelle elle consacrera ensuite la plus grande part de son travail. Son dernier accrochage de portraits semble en effet dater de 1901 (Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs : Intérieur breton : vieille au rouet et Intérieur breton : vieille à la bouillie).

Portrait de « Nana » Bar-Delattre (1849-c.1916), 1894, Crespin. Huile sur toile 46 cm x 38 cm, collection particulière.
Il s’agit de l’une des toutes premières oeuvres connues; l’artiste y peint la femme de son oncle Henri Delattre, jardinier à Crespin (Hauts de France) (cf. portrait suivant)

Portrait de Henri Delattre (1849-?), 1894, Crespin. Huile sur toile 46 cm x 38 cm, collection particulière.
Henri Delattre est le frère de Paul Delattre (décédé en 1886, à la fois père adoptif de Mathilde et cousin de sa mère). Noter la médaille de 1870.

Portrait d’homme au travail. Huile sur toile 26 cm x 34 cm, 1896, collection particulière.
Titre attribué. Peut-être s’agit-il de Portrait de M. L... , exposé au Salon des artistes français en 1899.

Portrait de jeune fille à la coiffe et au voile, huile sur toile, 38 cm x 55 cm, localisation inconnue.
Le travail des voiles évoque celui du maître Gaston Casimir Saint-Pierre. Il pourrait s’agir du Portrait de Mlle E. R***, Salon de 1897. Au dos cachet de la maison Molinat à Paris. Lot de vente Drouot, Enchère Côte d’Opale 2021

Portrait de Jeanne Tournay, 1897. Huile sur toile 86 cm x 74 cm. Exposé au Salon des Artistes Français de 1898 (n° 610). Leg du Dr Maurice Bourillon à la Société des Lettres Sciences & Arts de la Lozère en 1931. Collection du Musée du Gévaudan- Ville de Mende.
Mathilde Delattre réalise en 1897 ce portrait de son amie et collègue Jeanne Tournay-Bourillon (1867-1932). Les deux jeunes femmes sont élèves des mêmes maîtres, Gaston Casimir Saint-Pierre (1833- 1916) et Ferdinand Humbert (1842-1934), et exposeront dans les mêmes salons (Société des amis des arts de Seine et Oise à Versailles, Salon des artistes français, Salon de l’union des femmes peintres et sculpteurs). Comme cela se pratique dans les ateliers, les artistes se peignent réciproquement. La posture du modèle, comme le fond tourmenté, évoquent ici la « patte » de Ferdinand Humbert

Portrait de Emilie Rifault (1864-1925), 1897. Huile sur toile 61 cm x 45 cm, collection particulière
Emilie, petite-cousine de Mathilde, épousera « Geo », le frère de cette dernière, en 1899. L’artiste semble avoir travaillé d’après portrait

Portrait de Clémentine Casajeus dit Crillon. 45è exposition de la Société des amis des arts de Seine-et-Oise au Château de Versailles, 1898, peinture à l’huile (n° 90). Photographie Fonds Atelier Mathilde Delattre. Oeuvre reproduite au catalogue.
Il s’agit de la mère de l’artiste. En 1948 Mathilde Delattre déplore la perte de cette grande toile qui s’est détériorée chez l’encadreur où elle l’avait remisée, et dont elle n’a plus que cette photographie. On peut cependant explorer le tableau grâce à la critique de l’époque:
« un très important de portrait de dame, mais qui, malgré le caractère du milieu et un semblant d’action, n’est bien qu’un portrait, celui d’une femme jeune encore, de visage imposant avec ses bandeaux de cheveux noirs, vêtue aussi de solennel velours noir, alors que très tranquillement assise auprès d’un guéridon, au milieu de pivoines et de chrysanthèmes, elle déguste lentement une tasse de thé, contraste amusant entre la majesté de l’attitude et la familiarité de l’action que souligne plus encore le bel éclat de la facture » NEEL, Journal des artistes, 20/03/1898

Portrait d’homme oriental, aquarelle 22 cm x 25 cm, Fonds Atelier Mathilde Delattre, attribué.
C’est ici tout l’orientalisme de Gaston Casimir Saint-Pierre (conjugué aux résurgences de l’histoire égyptienne de la mère de Mathilde Delattre, qui vit avec sa fille) qui offre à l’artiste – née au Caire – ce thème qu’elle choisira ici de travailler à l’aquarelle (qui sera sa technique de prédilection).

Portrait de femme. Aquarelle 20 cm x 17 cm. Fonds Atelier Mathilde Delattre, attribué.
Conservé avec le précédent.

Pochade de « Nany » Thérèse Boutard, 1918, Perros-Guirec. Huile sur panneau 24 cm x 15 cm, collection particulière
Cachet Gadin au dos. « Nany » est alors fiancée au fils de « Jane » Lizot, cousine de l’artiste qui rencontre souvent Mathilde à Paris, à Perros-Guirec et aux Andelys.

Projet d’éventail, peinture sur tissu, collection particulière
D’autres projets d’éventail ont été réalisés par l’artiste, comme dans une réminiscence très XVIIIè siècle (inventaire en cours)