Plein Air (circonstances de fleurs)

« … nous ne savons quel enveloppement d’un très subtil sentiment poétique qui, dans notre souvenir, reste la caractéristique essentielle de son talent » (critique, Journal des Artistes, 1899)

« … je suis installée dans ce que j’appelle ma salle de verdure – c’est mon coin préféré, tout couvert (à) profiter de toute cette beauté, de cette nature si simple & si belle, avec laquelle je communie si bien & que j’aime par dessus tout »  (Mathilde Delattre, Le Hanneton, 1936)

(En 1927, l’artiste choisira, pour son catalogue d’exposition à la galerie Georges Petit, de présenter ses oeuvres florales en deux catégories, « intérieur  » et « plein air »)

Une hotte de fleurs, aquarelle, 215 cm x 145 cm, 1900 Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs et Salon des artistes français (n° 1486), collection particulière

Etiquette d’exposition au dos. Vente Le Fur / Drouot Paris 2023 « un appartement parisien« . (…) « parmi les aquarelles, Une hotte de fleurs, où l’on admire et la variété des nuances et la puissance des tons » (Eugène Hoffmann, Le livre d’or des peintres exposants, supplément 1905). Mathilde Delattre navigue avec aisance, à l’aquarelle, entre les très petits (cf. « Still life & Intérieurs floraux« ) et les très grands formats, qu’elle affectionne et qui la font remarquer (elle obtiendra en 1903 le 1er prix de l’Union).

Dans un coin du parc, Salon des artistes et Salon de l’union, 1903 (1er prix de l’Union), aquarelle, 140 cm x 190 cm, achat par l’état. Anciennement FNAC 1271, dépôt au Musée de la ville d’Aurillac depuis 1906 ©Musées d’Aurillac

Certaines critiques se concentrent sur l’aspect floral: « nous y relevons une brillante dispersion de la lumière sur des roses, fraîchement épanouies, avec mille variétés de tons, enchevêtrées délicieusement par le pinceau de l’artiste: cet assemblage de nuances roses, jaunes, rouge est du plus pittoresque effet » (E. Hoffmann, Livre d’or des peintres exposants, supplément 1905). Le buste n’apparaît en effet au regard que secondairement, une fois épuisée la vision de couleurs, dans ce qui apparaît alors comme une offrande quelque peu mystérieuse faite dans un coin du parc:

« Dans un coin de parc, sur un sol inégal et montant, au pied de quelques arbres vénérables dont on n’aperçoit que les futs verdâtres, c’est au milieu de claire verdure le plus délicieux amoncellement de roses, comme une moisson blanche qui couvre le sol et qui semble comme jetée là… Pourquoi ? Pour honorer, pour exalter ironiquement le Dieu même de la Nature, un vieux « Pan », une ruine couverte de mousse mais qui garde encore son rictus énigmatique ! Evocation toute pittoresque au point de vue expressif, harmonie très captivante, (…) c’est exquis d’aspect et très spirituellement significatif » (A.E. Guyon-Verax, Journal des Artistes, 03/08/1903)

Il s’agit probablement d’un des « faunes » du jardin des présentateurs dans le parc de Bagatelle à Paris, où l’artiste devait aimer venir respirer les roses.

Paysage, huile sur toile, localisation inconnue

Lot d’enchère 2013 attribué par Bellier- Fierfort (Évreux) à Mathilde Delattre. On distingue un édifice religieux en arrière-plan.

Le goûter, Photo-carte utilisée par Mathilde Delattre pour sa correspondance

Titre attribué. Ce jardin en terrasse est un thème repris dans plusieurs de ses oeuvres;  « une lumière douce se joue parmi les fleurs, les porcelaines et les cristaux en désordre » (critique). Il en existe un travail préparatoire au dos d’un panneau de la « série bretonne » daté des années 1910.

Veille de fête au cloître, Salon des Artistes Français 1911 (n° 537), Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs 1912, peinture à l’huile, 200 cm x 300 cm environ, localisation inconnue, photo-carte circulée éd. Sélecta

Dite « la grande toile » par l’artiste, remarquée au Salon de l’Union par Guillaume Apollinaire

Sur les lointains, aquarelle, 37 cm x 53 cm, collection particulière

Titre attribué. S’agit-il des bords de Seine aux Andelys, commune où résidait souvent l’artiste, avec en arrière-plan les ruines suggérées de Château-Gaillard, ou bien d’escarpements de la côte à Perros-Guirec ? Lot Laval Enchères 2022

Variation sur un thème également traité en « Nature morte« .

Nature morte au pichet sous un pêcher, aquarelle, 55 cm x 38 cm, collection particulière

Titre attribué. Lot d’enchère 2023 Le Floch / St Cloud.

Il pourrait s’agir d’une des cinq aquarelles accrochées à la Société des aquarellistes en 1911, Coin de jardin, Dans le jardin. Le chemin-archétype (à gauche, passant derrière la table) y est présent.

Crespin 1913

Crespin 1913, aquarelle, 30 cm x 40 cm, collection particulière

L’artiste a peut être créé ici une représentation florale du chemin traversant le bois au lieu-dit « La Folie », derrière la propriété de ses oncle et tante Henri Alexandre Delattre et Anna Bar à Crespin (Hauts de France)(cf. portraits). On retrouve ici le rendu « impressionniste » des rares paysages de son maître Henry-Eugène Delacroix (1845-1930); le thème du chemin de terre, sans figuration d’aucun personnage l’empruntant, mais se dirigeant vers un au-delà évanescent, est repris dans plusieurs oeuvres de l’artiste. Don de l’auteur à sa famille, Roubaix, vers 1930.

Déjeuner du matin, huile sur panneau, 15 x 24 cm, fonds Atelier Mathilde Delattre

Il s’agit peut-être d’un travail préparatoire pour Déjeuner du matin, Petit déjeuner, des thèmes fréquemment exposés par l’artiste, à l’huile comme à l’aquarelle (Salons de 1925, 1927, 1929, 1940).

Autre esquisse sur le même thème au verso (cf. plus bas).

Perros, Dans le parc. Années 1900-1910. Peinture à l’huile sur panneau 24 cm x 16 cm. Collection particulière.

Titre attribué par la famille

Les lilas, huile sur toile, 60 cm x 77 cm, collection particulière

En 1899 au Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs est accrochée une aquarelle de 142 cm x 82 cm sur le même thème, acquise par l’état. Non signé. Ici encore, c’est l’au-delà des lilas, seulement suggéré, qui capte le regard. Don de l’auteur à sa famille, Roubaix, vers 1930

Portail de la maison « Ma Surprise« , Perros-Guirec. Années 1900-1910. Huile, 35 cm x 26 cm, collection particulière.

On retrouve l’archétypal « chemin » de l’artiste, véritable leitmotiv de son oeuvre, l’observateur est incité à le parcourir à sa guise… et à pousser le portail.

Le café, huile sur toile, 83 cm x 102 cm, collection particulière

Titre attribué par analogie à d’autres créations de l’artiste sur le même thème. Don de l’artiste à sa famille roubaisienne dans les années 1920 . Peut être s’agit-il de Le thé, nature morte, 1902 à l’Union (on peut cependant penser que les tasses, et le digestif ? évoquent plutôt le café)

Nature morte aux pommes, huile sur toile, 44 cm x 63 cm, collection personnelle

Don de l’artiste à sa famille roubaisienne vers les années 1920 ou 1930. Progressivement, l’arrière-plan végétal naturel prend le dessus sur la composition dans les oeuvres de l’artiste

Terrasse aux fleurs, aquarelle 120 cm x 70 cm, années 1910-1920 probablement, fonds Atelier Mathilde Delattre

Titre attribué. L’exubérance de la végétation sur la terrasse, et son traitement « immatériel », suggèrent une nouvelle voie de recherche de l’artiste, qui avait déjà traité différemment ce sujet (cf. en particulier photo-carte « Le goûter » plus haut). Il pourrait s’agir d’un des Coin de jardin exposés à la Société des aquarellistes en 1911.

Il pourrait, alternativement, s’agir de « Contre-jour », dernière oeuvre accrochée par l’artiste, en 1943 au Salon des artistes français.

Travail préparatoire, huile sur panneau, 15 cm x 24 cm, fonds Atelier Mathilde Delattre

Etude différente au verso (cf. Déjeuner du matin, plus haut)

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